Esprit et corps, ce qu’en dit Descartes

Publié en automne 2021
par Urban Elizabeth

Dans cet article, l’auteure examine la place de Descartes dans la réflexion actuelle sur le dilemme corps-esprit. Son hypothèse de départ est que, dans l’histoire des idées, les questions posées peuvent être aussi importantes que les réponses reçues. L’interrogation primordiale de Descartes était « Comment avoir une certitude ? » et sa recherche le conduisit au cogito ergo sum. Cette réponse souleva aussitôt la question de savoir si l’esprit était séparé du corps ou unifié avec lui. Ceux qui soutiennent aujourd’hui que le cerveau et la subjectivité sont unifiés affirment que le philosophe a « séparé » l’esprit du corps ; ils évoquent l’« erreur de Descartes ». Cet article note que les détracteurs de Descartes ne reconnaissent pas sa contribution à la pensée occidentale, qui a été d’introduire les Lumières et de donner une place à la subjectivité humaine. De plus, l’examen de la correspondance de Descartes avec la princesse Élisabeth de Bohême montre que Descartes croyait en fait à l’unité de l’esprit et du corps, bien qu’il ne puisse pas concilier cela, rationnellement, avec la certitude, issue de son expérience personnelle, qu’il s’agissait de substances distinctes. Ainsi, Descartes se trouvait face au même dilemme que celui de penseurs et de chercheurs contemporains, un différend qui n’est toujours pas résolu.

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Urban Elizabeth

ELIZABETH URBAN Ph.D., est analyste formatrice SAP et membre de l’Association des psychothérapeutes pour enfants (Association of Child Psychotherapists). Elle a obtenu son premier diplôme aux États-Unis, avec une spécialisation en philosophie. Elle a travaillé en cabinet privé avec des adultes et, jusqu’à récemment, dans les services de santé mentale pour enfants et adolescents du NHS. Particulièrement intéressée au modèle de développement de Michael Fordham, elle s’est spécialisée dans le travail avec les parents et les enfants en bas âge. Elle a été co-organisatrice de la formation à l’analyse de l’enfant au SAP avant sa fermeture en 2005 et a dirigé des groupes d’observation de nourrissons pendant plus de vingt ans. Elle est l’auteure de nombreux articles.