Ces mois tout à fait singuliers, avec le COVID-19 et les manifestations du mouvement Black Lives Matter, sur fond d’une urgence climatique de plus en plus inquiétante, ont suscité peur, angoisse et discorde dans le monde entier. Mais nous avons également approfondi notre prise de conscience de notre interdépendance, protesté contre l’injustice, exprimé des préoccupations sociales et demandé des changements. Le concept de complexe culturel, développé par Singer & Kimbles (2004), offre un moyen utile de relier la psychologie de l’individu et le thème politique des relations de pouvoir. À l’aide d’un exemple illustrant comment cela pourrait fonctionner au niveau local, je suggère qu’un changement radical est en train de se produire, faisant émerger d’intenses anxiétés enfouies, tandis que nous passons du connu à l’inconnu. La nature bipolaire de ce complexe explique que les extrêmes font surface, et l’on peut craindre la réelle possibilité que des attaques plus virulentes contre la démocratie viennent de l’extrême-droite, et qu’on se retranche derrière des frontières armées. Mais nous pouvons espérer que d’autres façons de vivre ensemble puissent se développer à partir de la base, des façons enracinées dans le sentiment d’interdépendance – les uns avec les autres et avec notre maison planétaire.
Helen Morgan, (UK) est l’auteure de "The Work of Whiteness. A Psychoanalytic Perspective" (Routledge, 2021) ainsi que de plusieurs articles dont beaucoup traitent les thèmes de "race" et de racisme dans le cabinet de consultations.
Elle est membre de la British Psychotherapy Foundation (BFP) et analyste enseignante et superviseure pour la British Jungian Analytic Association dans la BPF.
Elle a fait ses débuts dans des communautés thérapeutiques avec des adolescents et dans le système de santé mentale pour adultes.
Elle a été Présidente de la British Association of Psychotherapists de 2004 à 2008 et Présidente du British Psychoanalytic Council de 2015 à 2018.
Courriel : helenmorgan@phonecoop.coop