Flournoy entre Freud et Jung, L’inconscient mytho-poïétique

Publié en automne 2020
par Amer Karima

Cet article se propose de relever un défi historiographique sur une des ruptures les plus importantes dans l’histoire de la psychanalyse, celle de Sigmund Freud (1856-1939) et Carl Gustav Jung (1875-1961), sur laquelle chacun des protagonistes a donné sa version. Pour parler de l’inéluctable, l’un et l’autre ont trouvé des images. Histoire d’un complexe paternel, procès d’individuation et de prise d’indépendance, « déviation théorique » à l’orée du maternel et du religieux, différence de tempérament. Drame d’un dauphin très tôt reconnu et embarrassé de l’être…
Défi historiographique où il s’agira d’« oublier Freud », non pas pour se passer de la psychanalyse, mais plutôt pour introduire la présence de Théodore Flournoy (1854-1920) et ses recherches sur l’occultisme, derrière la rupture entre Jung et Freud. Entre Jung et Flournoy, des intérêts communs pour l’occulte, l’imagination créatrice, le religieux. Entre Jung et Freud, la dementia praecox et la paranoïa.
Aussi dans cet article, tracerai-je autour de ces trois hommes, via les rêves et les évènements auxquels ils ont été mêlés, des correspondances entre l’imagination créatrice, l’inconscient mythopoïétique, le délire, la démence précoce, la guérison.

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Amer Karima

Karima Amer, est docteure en psychopathologie et psychanalyse, et historienne indépendante de la psychanalyse, membre du National Coalition of Independant Scholars (États-Unis). Ses recherches historiques portent sur l’inconscient au XIXe siècle et l’héritage des psychologies du subliminal sur les fondations de la psychanalyse et en particulier l’apparition d’un inconscient mytho-poétique. Elle est également psychologue clinicienne dans un service de psychiatrie infantile et travaille sur l’exil et la migration des parents, des bébés, des enfants et adolescents et notamment sur le risque transculturel de grandir dans un pays autre que celui de ses parents, parfois dans une autre langue.